Le service de chirurgie gynécologique et mammaire du CH de Troyes propose une technique chirurgicale innovante qui bénéficie à la récupération des patientes

Le service de chirurgie gynécologique et mammaire du CH de Troyes propose une technique chirurgicale innovante qui bénéficie à la récupération des patientes

C’est une technique de pointe mini invasive et récente qu’utilise régulièrement le service de chirurgie gynécologique et mammaire du Centre Hospitalier de Troyes. V-NOTES (pour Vaginal-Natural Orifice Transluminal Endoscopic Surgery) permet notamment de pratiquer des hystérectomies et d’autres chirurgies (ovaires et trompes) par voie vaginale en utilisant une approche combinée cœlio-vaginale. Le docteur Geoffrey Vannieuwenhuyse, chirurgien au service chirurgie gynécologique et sénologique du CHT, nous présente cette technologie innovante lors d’une intervention au bloc opératoire.

 

De nombreuses femmes souffrent de pathologies gynécologiques bénignes, qui sont responsables de douleurs et de saignements et altèrent leur qualité de vie. Parmi les pathologies les plus fréquentes, on retrouve les fibromes utérins et l’adénomyose (endométriose de l’utérus). Quand les thérapies médicamenteuses ne suffisent plus, l’hystérectomie constitue l’une des solutions chirurgicales pour offrir une meilleure qualité de vie aux femmes. L’ablation de l’utérus est ainsi l’une des interventions les plus pratiquées en chirurgie gynécologique. Chaque année, on estime à 80 000 le nombre de femmes qui subissent cette opération en France (source : Collège national des gynécologues et obstétriciens français).

Au Centre Hospitalier de Troyes, le docteur Geoffrey Vannieuwenhuyse, chirurgien au service chirurgie gynécologique et sénologique, et ses équipes pratiquent cette intervention chaque semaine. « Aujourd’hui, par exemple, nous intervenons sur une patiente non ménopausée présentant une adénomyose utérine avec saignements et douleurs. Elle relève d’une hystérectomie totale, car elle est en échec du traitement médical et souhaite cette intervention, qui reste une option parmi d’autres. » Et pour cette intervention d’un peu moins d’une heure, c’est la technique V-NOTES par voie vaginale qui est privilégiée par le spécialiste.

Une technologie assurée exclusivement par le CHT dans l’Aube

« Cette technologie V-NOTES, que seul le CH de Troyes propose dans l’Aube, combine les avantages de la voie mini invasive coelioscopique (avec une meilleure visualisation de l’anatomie grâce aux écrans HD et une grande faculté de déplacement de la caméra ; l’utilisation d’instruments particulièrement fins pour plus de précision…) avec les avantages de la voie vaginale (pas de cicatrice abdominale et donc moins de douleurs de parois). »

Une technique qui se développe réellement en France depuis deux ans environ et qui permet d'effectuer l’hystérectomie à l'aide d'un seul orifice naturel, le vagin, évitant ainsi les incisions abdominales. Parmi ses nombreux avantages : une récupération plus rapide de la patiente, une diminution des douleurs post-opératoires et pas de cicatrices apparentes. Une technique qui est également utilisée pour d’autres gestes gynécologiques : ligature ou ablation de trompes, kystectomie de l’ovaire ou ovariectomie.

« Notre objectif est de proposer les meilleures solutions technologiques et médicales à nos patientes auboises et des départements limitrophes (Marne, Haute-Marne, Yonne, Seine-et-Marne notamment). » Des patientes qui viennent consulter un chirurgien parce qu’elles sont dirigées par leur médecin traitant ou une sage-femme, mais pour qui le bouche-à-oreille est tout aussi important. « Nous avons la chance d’avoir une spécialité qui est toujours en mouvement, notamment en chirurgie. Le plateau technique du CHT n’a pas d’égal dans les environs et nous apportons systématiquement une solution technologique à jour à nos patientes, avec une grande maîtrise des outils. Ainsi, notre service a toujours cherché à être novateur, avec par exemple la chirurgie robotique, et nous voulions absolument proposer cette technologie V-NOTES », explique le docteur Vannieuwenhuyse. De plus, si cette technologie a été principalement développée pour les voies vaginales, d’autres spécialités sont concernées, comme la chirurgie digestive et la chirurgie thoracique.

Des avantages aussi pour les professionnels de santé

La technologie V-NOTES s’avère être également un excellent outil… pour les professionnels de santé eux-mêmes. « Pour le chirurgien, cela permet d’être assis pendant l’intervention, plutôt que d’être déporté sur le corps de la patiente comme lors d’une coelioscopie classique. Nous sommes donc moins touchés par les douleurs lombaires et scapulaires », confirme le docteur Vannieuwenhuyse. « Au niveau de l’apprentissage, par rapport à la voie vaginale, qui est très palpatoire, on voit toute l’anatomie de la patiente sur les écrans, donc il est plus facile de transmettre aux internes qui accompagnent le chirurgien. Idem pour les IBODE (Infirmier/Infirmière de Bloc Opératoire Diplômé(e) d’État) qui sont présents et qui comprennent mieux les temps opératoires. Tout cela garantit une meilleure cohésion et un plus grand investissement des équipes au sein du bloc », assure le chirurgien.

Un véritable atout pour le bloc opératoire du CH de Troyes

Le développement de la robotique et des technologies se révèlent être aujourd’hui un véritable atout et un élément d’attractivité certain pour le bloc opératoire du CHT de Troyes, qui prend en charge l'ensemble des spécialités chirurgicales, hors chirurgie neurologique et cardio-thoracique. Disposant de 10 salles d'opérations, dont 1 salle dédiée aux césariennes d'urgence, à la radiologie interventionnelle (une salle de coronarographie et une future salle hybride), et d’une salle de surveillance post-interventionnelle (SSPI) de 10 postes, le bloc opératoire est l’un des mieux outillés de la région.

« La robotique est devenue une technique usuelle au sein de notre service, avec deux à trois chirurgies robotiques par semaine depuis 2020, soit 300 actes pour notre service », abonde le docteur Vannieuwenhuyse. « Cet essor est clairement un plus pour nos patientes, car cela évite d’ouvrir le ventre. Sur les fibromes utérins, par exemple, nous pouvons retirer des fibromes de pratiquement 2 kg par voies mini invasives (c’est-à-dire des petits trous d’à peine 8 mm). Pareillement, cela apporte beaucoup de confort en cancérologie, car là également on parvient à faire des chirurgies par voies mini invasives. L’intérêt est que les patientes soient prises en charge en ambulatoire et peuvent souvent ressortir le jour-même, avec des résultats fonctionnels et cancérologiques équivalents, voire supérieurs, à ceux obtenus par laparotomie », conclut-il.

 

Témoignage de Madame S., opérée en mai 2024 au CH de Troyes par le docteur Vannieuwenhuyse

« J'avais des règles hémorragiques depuis plusieurs années et aucun traitement médical n'avait fonctionné durant trois ans. Mon taux de fer tombait à zéro si je ne prenais pas de Tardyferon. Il fallait donc prendre une décision. Après m'être renseignée, l’hystérectomie me semblait être la meilleure solution. C'est pour cela que j’ai consulté le docteur Vannieuwenhuyse.

J'ai eu un premier rendez-vous pour fixer l'opération. À cette occasion, toutes les informations m'ont été données tant à l'oral qu’à l'écrit. J’ai ensuite rencontré l’anesthésiste à qui j'ai pu poser d'autres questions. Enfin, le matin même de l'opération, les professionnels du service ambulatoire ont répondu à mes dernières interrogations.

Avant ces échanges, je n’avais pas connaissance de la technique V-NOTES, je voulais juste être opérée pour retrouver une vie normale. Mais après coup, et sans hésiter, cette solution est vraiment la meilleure à mes yeux. Même si tout m'a très bien été expliqué, que l’on m’a fait part des bienfaits et des risques, on ne se rend compte des réels avantages qu’une fois l'opération passée. Je savais que ce serait moins invasif, pas de « trou » ni de cicatrice importante, mais je ne me rendais pas totalement compte.

Immédiatement à la suite de l’intervention, j’ai ressenti très peu de douleurs, en tout cas, bien moins que lors de mes règles avant opération… et ça c'est magique ! Je ne pensais même pas me lever dès le jour de l'opération, du moins pas sans grande souffrance. J'ai maintenant rendez-vous dans un mois avec le docteur Vannieuwenhuyse pour contrôle. »

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