Le docteur Alaa Al Amoura a fait ses études de médecine en Syrie. Après avoir débuté sa spécialisation en cardiologie dans son pays, il a achevé sa formation en France et s’est particulièrement engagé dans la rythmologie interventionnelle. Il est également titulaire d’un DIU de cardiopathie génétique, formation particulièrement liée à la rythmologie.
Docteur Al Amoura, quelles sont vos missions au CH de Troyes ?
Je suis avant tout un cardiologue, même si mon activité principale, actuellement, concerne la rythmologie et la stimulation cardiaque. Une branche de la cardiologie pleine d’innovations, qui s’intéresse à l’électricité du cœur, les troubles du rythme, sa thérapie interventionnelle, les stimulateurs et défibrillateurs cardiaques.
Depuis 2016, nous avons réalisé une bonne avancée dans la rythmologie interventionnelle, avec la mise en place d’un plateau technique sophistiqué et une formation médicale et paramédicale approfondie. Nous avons réussi à « upgrader » le niveau de cette activité au CH de Troyes (niveau 3 sur 4 aujourd’hui à l’échelle nationale).
En 2022, nous sommes intervenus sur 500 patients environ. Ce sont des patients de tous âges, tout dépend de l’arythmie concernée. Nous travaillons en coopération avec le CHU de Reims, notre partenaire officiel, et d’autres centres de référence à Paris, comme La Pitié Salpêtrière. C’est important de conserver un réseau pour certaines pathologies complexes qu’on ne traite pas encore localement, certains actes nécessitant un chirurgien cardiaque sur place...
Qu’est-ce qui vous anime au quotidien ?
Sans totalement savoir pourquoi j’aime ça, c’est vraiment une spécialité qui me « branche » depuis que j’ai commencé la médecine. Et, au départ, nous n’étions pas sûrs de la faisabilité de ce projet qu’on retrouve surtout dans des grands centres universitaires ou grosses cliniques privées. Si cette activité est pratiquée au CHU de Reims et à la clinique de Bezannes, nous sommes les seuls à la pratiquer dans le sud de la Champagne.
Nous avons donc un bassin de population conséquent et un potentiel patients important. Il faut donc un « gros » centre, et l’hôpital public permet cela. Car c’est tout un travail d’équipe : un collègue assure l’IRM ou le scanner avant l’examen, un autre fait l’échographie transoesophagienne, un autre va suivre le patient…
De plus, nous avons souvent des patients polypathologiques. Donc, le fait de bien travailler ensemble, d’avoir un esprit d’équipe, collectif, ça a aussi dirigé mon choix pour rester comme praticien hospitalier au CH Troyes pour le moment…