Docteur Bermejo, quel a été votre parcours ?
J’ai fait un internat de médecine interne à Reims, puis j’ai passé un diplôme complémentaire en maladies infectieuses. Pour cela, j’ai fait un assistanat à temps partagé entre le CHU de Reims (1 an) et le CH de Troyes (1 an) pour compléter ma formation. Par la suite, j’ai assuré un poste de praticien hospitalier contractuel et je viens donc d’être toute juste nommée PH.
J’ai choisi le service public car il permet de soigner tout le monde, sans distinction. Quand vous êtes infectiologue, vous êtes amené à soigner des personnes qui ont souvent très peu de moyens.
Pourquoi avoir choisi l’infectiologie ?
Dès le lycée, j’ai été attirée par l’infectiologie. Quand je suis entrée en médecine, j’ai choisi une spécialité très transversale, car en médecine interne, on s’intéresse vraiment au corps humain dans sa globalité. Or les maladies infectieuses, cela permet aussi de s’intéresser à la globalité de la personne tout en ayant un versant très intéressant autour des enquêtes infectieuses, des résultats qui sont souvent très rapides en termes d’effets dès la mise en place d’un traitement… Je trouve qu’il y a un côté stimulant intellectuellement.
Nous voyons vraiment tous types de patients : infections du poumon, infections urinaires… ou des choses plus complexes comme les infections ostéo-articulaires, les endocardites (cœur), les infections neuro-cérébrales. On suit également beaucoup de patients porteurs du VIH. Une part importante de l’infectiologie repose également sur la prévention : vaccins, IST, dépistage… Nous ne traitons donc pas uniquement que lorsque les maladies sont déjà arrivées. Ce qui est vraiment très intéressant.
Qu’est-ce qui vous anime au quotidien ?
Nous avons la chance de jouer un rôle très transversal au sein de l’hôpital. Nous nous déplaçons dans les services pour discuter des antibiothérapies, aider s’il y a un besoin, orienter les gens si nécessaire. Nous travaillons avec les chirurgiens, les cardiologues, les hématologues, les microbiologistes… Il faut vraiment aller vers les autres, rester ouverts. Et peut-être renforcer cette collaboration à travers des staffs communs et des visites communes qui bénéficieraient aux patients.
Enfin, si nous ne nous déplaçons pas dans les autres établissements des HCS, nous avons une ligne téléphonique vers Bar-sur-Aube, Bar-sur-Seine, Romilly, Nazareth, Comte-Henri et nous échangeons très régulièrement avec eux. C’est donc vraiment complet, tant du point de vue « corps humain » du patient que de la collaboration avec nos collègues. Pour ma part, je suis attirée par la possibilité à terme de développer le pan de la recherche (travaux de thèses, publications…).